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La formation continue deviendra obligatoire pour les avocats .

Un décret sera soumis à consultation publique début 2016 n La formation sera d’une durée de trente heures tous les deux ans. L’absentéisme pourra entraîner la radiation.

Charité bien ordonnée commence par soi-même. Après avoir milité pour que l’accès à la profession d’avocat soit conditionné par l’obtention d’un Master, l’Association des barreaux du Maroc (ABM) a finalement conclu avec le ministère de la justice un accord portant sur la formation continue. «Il s’agit là d’une avancée majeure pour la profession qui permettra d’élever le niveau des praticiens et de les mettre au diapason avec les nouvelles législations», explique Mohamed Akdim, président de l’Association du barreau de Casablanca. C’est lors d’une réunion tenue jeudi 19 novembre avec le ministère de la justice que le programme de la formation a été acté. Un programme que Mustapha Ramid qualifie d’«obligatoire», que l’avocat doit suivre «sous peine d’être radié». Fidèle à lui-même, le ministre s’est même permis de montrer la voie: «Lorsque je sortirai du gouvernement et que je reviendrai à mon métier (ndlr : avocat), je serais le premier à suivre les cours !». Selon lui, le décret réglementant cette formation sera soumis à consultation publique début 2016…

Les barreaux assureront le contrôle

Ainsi, tous les membres inscrits à l’ordre des avocats devront suivre des formations liées à l’exercice de la profession d’une durée d’au moins 30 heures par période de référence de deux ans. A raison d’une heure et demie par semaine, le programme comprendra la participation à des activités de formation : cours, séminaires, colloques, conférences, formations structurées en milieu de travail, etc. Une dizaine d’heures sera consacrée à la déontologie. Mais pour que cette formation, qui ne donne droit à aucun diplôme, soit reconnue, les conférences et les colloques doivent être organisés par le barreau ou reconnus par lui. Ces rencontres «doivent revêtir un caractère juridique ou professionnel ; ce dernier qualificatif signifiant que la formation continue suivie dans ce cadre assure la mise à jour et le perfectionnement des connaissances nécessaires à l’exercice professionnel», indique Mohamed Akdim, président de l’ABM. Autrement dit, il faut que le rapport nécessaire de la formation avec l’activité professionnelle des avocats puisse être établi. Un support pédagogique de formation doit être remis au terme de la session, ou, s’il s’agit d’une participation à un colloque ou une conférence, un document écrit, et ce, à titre individuel. Il reviendra au barreau de chaque ville de s’assurer que tous les critères sont remplis, tant du point de vue déontologique que de celui du contenu des formations, et que l’avocat a bien réuni le quota horaire requis. En principe, la formation s’impose à toute la profession. Toutefois, les avocats les plus chevronnés seront appelés à transmettre leur savoir en tant que formateurs ou encore à rédiger et publier des articles ou des ouvrages liés à l’exercice de la profession. Le décret devrait apporter toutes les précisions nécessaires. En attendant, il est clair que les avocats doivent être mieux préparés aux changements de l’environnement des affaires qui impliquent de plus en plus de textes et des procédures judiciaires longues et compliquées.

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